HPI ou autre chose ? Comment éviter les erreurs de diagnostic quand on est différent
Quand la différence de pensée et d’émotion mène à de fausses pistes cliniques.
Vous avez toujours eu l’impression d’être « à part », en décalage, trop sensible, trop rapide dans vos pensées, trop intense dans vos ressentis ? Peut-être vous a-t-on parlé de TDAH, de bipolarité, d’anxiété généralisée, voire de trouble de la personnalité borderline. Et si votre vraie singularité s’appelait simplement “haut potentiel intellectuel” (HPI) ou émotionnel (HPE) ?
1. Des signes qui déroutent les professionnels
Le haut potentiel chez l’adulte est encore largement méconnu, même par de nombreux professionnels de santé mentale. Ce fonctionnement atypique peut pourtant générer des symptômes très proches de certaines pathologies :
- Un mental qui ne s’arrête jamais → souvent interprété comme anxiété chronique
- Une hypersensibilité émotionnelle → perçue comme trouble de la personnalité
- Une alternance entre moments d’énergie créative et d’abattement → assimilée à la bipolarité
- Une difficulté à se concentrer sur ce qui n’a pas de sens → suspecté de TDAH
2. Le risque du surdiagnostic médical
Les personnes HPI/HPE arrivent souvent en consultation à bout de souffle. Elles consultent pour anxiété, irritabilité, troubles du sommeil, fatigue émotionnelle… et reçoivent des diagnostics qui ne prennent pas en compte leur fonctionnement global. Les traitements peuvent alors aggraver le mal-être : sédation, perte de lucidité, sensation d’être encore moins soi-même.
« J’ai été mise sous antidépresseurs pendant deux ans. On disait que j’étais instable. En réalité, j’étais juste non alignée avec ma vraie nature. »
3. Ce que le HPI peut vraiment expliquer
Le haut potentiel n’est pas une pathologie. C’est un mode de fonctionnement neurologique différent :
- Pensée arborescente : l’esprit va vite, saute d’une idée à l’autre, fait des liens complexes
- Hyperesthésie et hyperémotivité : tout est vécu plus fort – sons, odeurs, émotions
- Questionnement existentiel : besoin de comprendre, de chercher du sens en profondeur
- Intuition et empathie poussée : capacité à capter les ambiances, les intentions, les non-dits
4. Comment éviter les confusions ?
Avant de poser un diagnostic psychiatrique, il est essentiel d’explorer l’hypothèse du HPI/HPE :
- Consulter un psychologue ou neuropsychologue formé à la douance
- Se documenter sur les profils HPI adultes (livres, podcasts, témoignages)
- Échanger dans des groupes de personnes concernées
- Observer ses schémas de pensée et de réaction sans jugement
5. HPI ou pathologie : les deux peuvent coexister
Il est important de ne pas tomber dans l’extrême inverse. Un HPI peut aussi souffrir de dépression, d’anxiété, ou avoir un trouble neurodéveloppemental. Mais ce n’est pas toujours le cas. Le rôle du clinicien est d’évaluer l’ensemble du tableau clinique, en gardant l’hypothèse du haut potentiel comme base d’exploration.
6. En résumé : se connaître, c’est se libérer
Si vous vous êtes toujours senti différent, mais que les diagnostics reçus n’ont jamais pleinement résonné avec votre vécu, il est peut-être temps de considérer le HPI comme une clé de compréhension. Vous n’êtes pas “trop” ou “pas assez”. Vous êtes simplement atypique. Et cela peut devenir une force, si l’on apprend à l’apprivoiser.
📌 À retenir
- Le haut potentiel est souvent confondu avec des pathologies psychiatriques
- Il est essentiel de consulter des professionnels sensibilisés au HPI
- Reconnaître son mode de fonctionnement permet un véritable mieux-être
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